Le Jardin & Châteauforts
pouvez-vous
commencer
par présenter
les membres
de la maison
d’édition ?
Soleil d’hiver est un collectif de trois artistes, nous sommes tou•te•s diplômé•e•s des beaux-arts du Mans.
Zeste • En parallèle de ma pratique éditoriale, j’ai un travail d’installation qui questionne les déplacements de contenus dans différents espaces.
Sun Bai • Pour ma part, j’explore la mise en espace de la bande dessinée au sein de l’espace d’exposition.
Lucas • Moi, en dehors de Soleil d’hiver, je développe une pratique de l’illustration. En ce moment je travaille tout particulièrement avec le label Alcôve. Après avoir dessiné plusieurs cassettes, je travaille en ce moment sur un clip vidéo animé.
quelle est
la genèse
de votre
maison
d’édition ?
Zeste • Avec Lucas, on a créé la maison d’édition alors qu’on était en master. J’avais la volonté d’éditer et de diffuser des travaux qui n’étaient pas forcément les miens, et Lucas développait un travail d’édition très conséquent. Shiwen nous a rejoint un an plus tard, et nous sommes maintenant trois artistes à former le collectif.
Lucas • On s’est rejoint autour de la volonté de l’édition alternative.
d’où
vient
le nom
« soleil
d’hiver ? »
Zeste • On voulait un nom qui laisse entendre une poésie assez délicate et qui renvoie en même temps à un univers de science-fiction que Lucas développe beaucoup dans son travail.
Sun Bai • C’est à la fois une évocation du fantastique et de la science-fiction qui doit toujours être ramenée au réel.
Lucas • C’est à la fois un « Soleil vert » et la lumière d’une fin d’après-midi dominicale, celle de la balade digestive après un repas en famille.
sauriez-vous
définir la ligne
éditoriale
qui dirige
les travaux
que vous éditez ?
Zeste • Il y a maintenant beaucoup de bandes dessinées qui sont éditées. Shiwen et Lucas travaillent principalement la narration et le dessin. Moi j’ai une approche de l’édition plus conceptuelle et moins contemplative. De manière générale nos livres reflètent une sorte de latence et une poésie assez intime.
Lucas • Elle n’est pas forcément écrite précisément mais je crois que l’on se retrouve dans un rapport au réel. Je ne sais pas trop si mon travail est très intime.
jusqu’à présent,
vous avez uniquement
édité les travaux
des trois membres
de l’association.
est-ce une volonté
ou voudriez
à terme éditer
les travaux
d’autres artistes ?
Zeste • Le premier livre édité était un roman graphique d’Elina Bry ! Nous nous concentrons pour le moment sur notre propre production. Il n’est pas exclu que l’on édite encore d’autres artistes plus tard, mais nous n’avons pas envie que ce soit notre source de préoccupation première pour le moment.
Lucas • Pour notre premier livre, c’était très important de ne pas nous autoéditer. On voulait pousser à une ouverture sur l’extérieur. Rapidement on a un peu déchanté de ce côté-là.
Sunbai • C’était vraiment une volonté au départ de pouvoir se créer une sorte de grand collectif d’artistes autours desquels on se sentait des affinités particulières mais petit à petit on s’est aperçu qu’on n’était pas vraiment des éditeurs en premier lieu (et que c’est vraiment un métier à temps plein que celui d’éditeur).
pouvez-vous
nous parler
des techniques
d’impression
& de façonnage
dont vous avez
usage
pour les livres
de soleil
d’hiver ?
Zeste • On utilise les moyens d’impression que nous avons sous la main. Pour ma part j’imprime essentiellement en laser. Mes éditions sont volontairement super simples, tant dans la production que dans l’objet final. Elles sont généralement agrafées.
Lucas • Il y a une volonté de pauvreté de l’objet. Que l’objet n’essaie pas de promettre ce qu’il n’est pas. Pour ma part j’attache une attention particulière au grain de l’impression.
Sun Bai • Il y a aussi le duplicateur que l’on aime bien. Il permet une rapidité d’exécution qui nous plaît. En une journée on peut facilement avoir un livre. On réalise généralement nos livres de A à Z nous-même, ça explique la technique aussi.
quel chemin
voyez-vous
soleil d’hiver
emprunter
pour l’avenir ?
Zeste • J’aimerais bien que l’on continue de se présenter comme collectif mais aussi comme maison d’édition pour montrer une ouverture sur de nouveaux projets. Je pense que nous avons envie de faire de la microédition et de continuer à produire des objets diffusables et reproductibles.
Lucas • J’aimerais bien que l’on arrive à éditer des nouvelles personnes et élargir aussi nos techniques d’impression (s’ouvrir davantage à la risographie et à la sérigraphie).
Sun Bai • Pour l’instant on présente surtout nos éditions dans des salons de microédition. Ça pourrait être chouette de trouver des expositions.
Belle journée.