Un Fanzine par Mois — rencontre & raconte :

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Solo ma non troppo

La microédition vit d’excès et ne sait rien se refuser. Invitée le temps d’un week-end à la troisième édition du festival Tourangeau Juste une Impression, l’association Un Fanzine par Mois a notamment eu le privilège de se voir offrir le logis au Château de Plessis-lèz-Tours, ancienne demeure de Louis XI. Mais la belle bâtisse n’aura pas été la seule à s’ancrer dans nos souvenirs. Sur un stand proche du notre, d’innombrables portraits entouraient la table de Geneviève et de sa maison d’édition, Solo ma non troppo…

Pouvez-vous vous présenter ?
Qui fait partie de Solo ma non troppo et qui êtes-vous en dehors de la microédition ?

Solo ma non troppo c’est vite vu, ce sont essentiellement deux personnes, collègues dans l’association et en couple dans la vie. ( D’où le nom qui fait référence à une indication de tempo en musique : on est « seul mais pas trop » ). Je suis plasticienne et graphiste, Jean est photographe et auteur. On a chacun un parcours de vie tortueux mais comme dit le proverbe portugais : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes » et comme disait le poète espagnol Antonio Machado : No hay camino, se hace camino al andar / Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.
En effet, Jean est diplômé en architecture mais très vite la passion de la littérature et de la photo l’ont emmené voir ailleurs s’il y était, il a reçu une bourse de la villa Médicis pour un travail de texte et de photographie et une autre de la fondation Beaumarchais et de la SACD pour une œuvre dramatique.
En ce qui me concerne j’ai étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris, mais perdue et déçue, j’ai voulu des expériences de « vraie vie ». Il faut dire que mon vécu auprès de parents centrés sur ce qu’on pourrait nommer aujourd’hui développement personnel au sens le plus extrême m’avait déjà donné envie d’ouvrir grand les fenêtres, d’aller à la rencontre des gens, des paysages et des métiers. J’ai donc été enseignante de français dans un collège madrilène ( à 17 ans ), puis après un séjour en Amérique du Sud gardienne de musée à Paris, animatrice socioculturelle en banlieue Nord de Paris, peintre sur meubles en Alsace, saisonnière agricole dans le Sud-Ouest, enquêtrice et chargée d’études partout en France, enseignante d’arts plastiques en lycée…
Le papier étant mon support favori, le dessin est actuellement mon médium préféré, avec les crayons de couleur que j’aime pour leur « innocence » et leur simplicité d’usage. J’ai participé au numéro rétrospectif de la revue Rouge Gorge « 10 ans de dessin » publié chez h’Artpon ( 2014 ). Ponctuellement je mène des ateliers autour du support papier, du pliage et du livre, et donne des cours de Photoshop.

C’est quoi l’histoire de Solo ma non troppo ?
Quand et comment cela a commencé ?

Jean et moi adorons la littérature et dans ce cadre avons créé Solo ma non troppo, avec l’envie de découvrir et de faire connaître des textes d’auteurs contemporains et anciens. Ça remonte au début des années 2000. Avec un groupe d’amis comédiens professionnels on a donc monté des lectures-performances dans des lieux publics et des cafés à Paris… ( et à Buenos Aires – une partie de ma famille y habite depuis la fin du 19e siècle ). On a fait ça pendant pas mal d’années, avec une aide modeste de la DRAC qui nous permettait de rémunérer les comédiens. Pendant ce temps, l’envie de publier des petits trucs nous titillait : le stand de Tom de Pekin au Marché de la poésie Place Saint-Sulpice à Paris avec ses propres publications ( il a été cofondateur avec Guillaume Dégé des éditions Les 4 mers ) et autres fanzines ( Le Dernier Cri, etc ) nous faisaient envie ! On a donc laissé tomber peu à peu les lectures pour privilégier l’édition, et tout s’est enchaîné sans plan précis. On a rencontré beaucoup de gens enthousiasmants, à la fois artistes et s’occupant de microédition comme José Maria Gonzalez, des artistes s’auto-publiant comme Amandine Meyer ( nommée à la Berlinale 2022 pour un court-métrage d’animation ! ), etc. Et tous ces salons et autres événements autour de la petite édition en France et en Europe, très joyeux, ont été le moyen de faire lien, de se sentir appartenir à une sorte de collectif. Entre temps la DRAC avait stoppé son soutien, mais tant pis, cette activité on la fait bénévolement.

Il y a une ligne éditoriale précise ?
Quels sont les livres qui intègrent son catalogue ?
Comment s’opère la sélection ?

Il n’y avait pas de ligne précise si ce n’est qu’on voulait faire surtout de l’image. Puis on s’est dit qu’on allait se concentrer sur le dessin contemporain, les artistes qui en font et qui viennent de divers horizons. Faire dialoguer plusieurs cultures et générations d’artistes, grâce à la juxtaposition de publications qui sont autant d’univers personnels. « Chipiron » est une collection qui s’est faite toute seule sans avoir vraiment réfléchi qu’on était en train d’initier une collection, on a commencé par la publication d’une série de dessins de l’artiste belge Emelyne Duval, encore étudiante à l’époque et qui s’en est servie pour son diplôme. Ensuite l’enchaînement a été aisé : rencontres, coups de cœur, etc. Notre catalogue s’est étoffé. On peut y voir plein de pratiques différentes : encre, tampon et transfert, peinture, crayons de couleur, bic, feutres… Pour donner une idée de l’éventail des dessinateurs publiés, on peut citer parmi les plus connus Tom de Pekin, Roxane Lumeret, Chloé Poizat, Gianpaolo Pagni, le collectif Ensaders…
Par ailleurs notre amour de la langue nous fait aussi publier de la poésie et quelques plasticiennes qui jouent avec les mots.

C’est quoi Faces ?
Qu’est-ce qui a motivé la création de ce livre ?

J’adore les visages, m’y plonger. Pour cela, longtemps le RER et le métro ont été vécus par moi comme un enchantement : chaque jour la promesse de nouveaux visages ! ( Ici il faut préciser que cette série a été dessinée avant la pandémie et le port du masque obligatoire ). Cette fascination m’a entraînée à visiter toutes sortes de possibles : par exemple n’a-t-on jamais éprouvé la sensation d’être en face d’un portrait de la Renaissance ? D’une tête tout droit sortie d’une BD ? J’ai voulu mêler des « vraies » personnes et des « fausses », des visages dessinés avec « talent » ou « maladresse », des visages-âmes, des visages-sensations et des visages-références, et des portraits qui ont surgi naturellement sur le papier : monstres, angelots, fantômes…

rédigé par ☞ Yann Quelennec
Solo ma non troppo x Un Fanzine par Mois
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( Parfois indisponible dsl. )