Peux-tu te présenter ?

Alors, je m’appelle Pauline Sik, je suis née à Bruxelles en Belgique et j’ai 26 ans. J’ai varié les expériences durant ma scolarité, passant d’une école à pédagogie active à une école beaucoup plus stricte et classique pour finir par faire mes études supérieures en école d’art à l’ESA Saint-Luc de Bruxelles. Là-bas j’ai étudié en section « bande dessinée & édition » et j’ai rencontré mon partenaire actuel, Louis Chalumeau, avec qui nous faisons des fanzines sous le nom des Éditions Aimant.
J’ai toujours aimé dessiner, mais j’adore créer en général. J’adore apprendre de nouvelles choses et je me lasse très vite, c’est pourquoi je jongle entre plusieurs activités : dessin, couture, broderie, céramique… j’ai plusieurs bureaux à la maison, pour pouvoir passer d’une chose à une autre facilement et mettre de l’ordre dans mes idées.
Je suis très vite angoissée, très vite débordée et je ne suis pas aussi productive que je l’aimerais parfois mais j’ai toujours beaucoup d’envies et de projets en tête.
Mis à part ça en ce moment j’adore me maquiller, j’aime beaucoup les jeux vidéo, les voyages, j’aime aussi lire et j’adore observer la nature en prenant mon temps.

Comment est né Masterview ?

C’était lors de la première année durant laquelle j’ai commencé à habiter seule ; je me suis sentie particulièrement nostalgique cette année-là. De nouvelles choses prenaient sens mais d’autres en perdaient beaucoup. Ce nouveau petit kot (ndlr : appartement/studio en Belgique), c’était chez moi et à la fois pas vraiment. J’ai expérimenté beaucoup de nouvelles sensations, je m’y sentais parfois bien, parfois angoissée, parfois perdue, parfois seule, parfois au calme… Il y a eu comme une rupture avec mon enfance, un deuil de l’espace parental. Et surtout j’ai commencé à m’interroger sur ce qu’est un chez soi, et j’ai commencé à écrire à propos de ça. Comme je n’étais pas claire avec mon ressenti, le fanzine est finalement assez libre d’interprétation et je l’aime pour ça. Il retrace mon parcours émotionnel de cette période.

Peux-tu nous parler des éditions Aimant ?

Les Éditions Aimant, c’est la structure associative de microédition créée par mon partenaire et moi-même. Nous partageons tous les deux l’amour des livres et du fanzinat. Nous avions souvent essayé de travailler en couple par le passé, mais ce n’était vraiment pas évident dès que nous voulions réaliser des créations communes, comme du dessin à quatre mains par exemple. Il arrivait qu’on se prenne la tête. Une solution a été de trancher et de se dire « réunissons-nous au sein d’une structure commune, travaillons ensemble pour les projets communs mais laissons-nous libre de faire nos propres choix éditoriaux pour nos livres ».
Notre logo représente bien ça ; un aimant à deux têtes. C’est pour cela que nos fanzines sont très différents. C’est moi qui ai pris les décisions éditoriales pour Masterview, en demandant parfois conseil, bien sûr. Et lui a pris les décisions pour ses fanzines. Ce qui nous relie c’est l’entraide et nos goûts communs. Je travaille toujours pour ses fanzines dans l’ombre (coupe de papier, relecture… ) et lui pour les miens. Et pour notre revue collective, Magnet, nous prenons les choix à deux. Et comme ça tout le monde est content.
C’est une très chouette expérience, et ça m’apporte beaucoup de réaliser un livre de A à Z. C’est un vrai apprentissage de travail en groupe aussi, ce qui n’est pas toujours mon fort, et ça oblige à devenir meilleur gestionnaire pour s’y retrouver.

Qu’est-ce qui est prévu pour l’avenir ?

En ce moment, ma vie est en bouleversement ; mon compagnon et moi avons déménagé, je suis en guerre avec l’administration française et toute la paperasse pour pouvoir enfin résider correctement en France. Nous avons acheté une maison qui nécessite d’énormes travaux de rénovation, nous avons reçu nos premières commandes pour les Éditions Aimant…
Je peine parfois à trouver mon rythme artistique au milieu de tout cela. Parfois j’ai tout juste l’impression de sortir la tête de l’eau et je mets toutes mes forces dans le plus urgent, le plus nécessaire…disons que je travaille mais pas trop dans le dessin pour le moment.
Pour l’avenir, j’aimerais mener une grande bande dessinée à terme. J’ai un scénario que je peaufine d’années en années et j’attends de trouver la bonne fenêtre pour m’y mettre à fond. J’ai aussi envie de continuer d’apprendre plein de choses et de m’améliorer en tant que personne. J’aimerais trouver plus de paix.

Que dirais-tu à quelqu’un qui s’apprête à lire Masterview ?

Je dirais que j’ai essayé de m’exprimer sans trop utiliser de mots, pour exprimer beaucoup et le but est peut-être juste de ressentir quelque chose en lisant.
J’espère que vous qui lirez mon fanzine, vous pourrez y trouver quelque chose de personnel, l’interpréter à votre manière. Et si la forme vous perd, peut-être que cela pourra vous aider de penser « nostalgie » en fil conducteur.
Merci de m’avoir lue & bonne lecture.