» Microgram est tenu par un micro collectif de deux personnes : John Le Neué et Aude Bertrand. Aude est illustratrice et autrice de BD, John aime organiser des événements et imprimer des choses.
C’est quoi Microgram ?
» Microgram est une micro-maison de micro-édition qui est née il y a 2 ans maintenant. La structure est née pour plusieurs raisons. John avait comme projet de monter un festival de fanzines à Montpellier et souhaitait faire des demandes de subventions pour financer des livres. Pour tout ça, il fallait une structure juridique, d’où la naissance de Microgram. Mais ça nous permettait aussi de mettre tous nos projets sous un seul nom, c’était plus facile à expliquer.
Qu’est-ce qui identifie la maison ?
» Il y a trois activités qui forment l’identité de Microgram : la publication, l’événementiel et la conservation.
Pour la publication, on ne se limite pas dans les médiums, on publie ce qu’on aime. Donc on retrouve de la BD, de l’illustration, de la photo, des essais… Jusque là, on a publié nos propres projets et on a également invité ponctuellement des ami·e·s à publier chez nous. On essaie de faire de beaux objets ce qui fait que chaque nouveau projet nous amène à apprendre de nouvelles techniques. On est sans cesse en apprentissage.
Ensuite notre deuxième activité, c’est l’organisation d’événements. C’était une volonté dès la naissance de Microgram. On organise autant des expos que des festivals. Lorsqu’on sort un livre, on essaie de faire un événement avec une expo quand c’est possible, histoire de porter le livre et de montrer la fabrication. Puis on organise en parallèle Graphic Bazar !, un festival d’arts graphiques à Montpellier. On invite une quinzaine d’artistes du sud de la France à venir montrer et vendre leur travail. Ces dernières années, il n’y avait plus de festival de fanzines / micro-éditions à Montpellier, donc on a eu envie de remplir ce vide à notre échelle. L’idée c’est pas de faire un gros festival. On aime le côté intimiste, ambiance colonie de vacances pendant tout le week-end.
Enfin, on a aussi une activité de fanzinothèque, ça s’appelle le Fond du Frigo. On collecte et répertorie les fanzines et micro-éditions qui parle de nourriture au sens large. On en a fait une fanzinothèque en ligne et les publications sont consultables sur nos stands en festival ou lors d’expositions dédiées à la collection.
Quels sont vos projets actuels & pour le futur ?
» Actuellement, on bosse sur trois projets de livres.
Le premier, c’est un essai sur l’origine du dé dans le jeu de société écrit par Florian Esteve. En fait, le livre a eu une pré-sortie cet été, mais avec les retours des lecteur·rice·s, une version définitive va sortir prochainement.
Ensuite, on va bientôt sortir une bande dessinée avec Camille Blandin ( @strrripclub ). Ça sera une enquête policière canine, et ça sera le même format que Fleurissent les Antennes.
Enfin, dans un futur plus ou moins loin, on va publier un entretien réalisé avec Post Fire Books sur les questions d’économie dans l’édition indépendante. Mais il y a 48 pages d’entretiens à synthétiser, donc on est pas rendu…
Après, en termes d’événements, on planche sur une potentielle seconde édition de Festin. C’est un festival qui mêle cuisine et culture qu’on a organisé l’an dernier. Il y avait organisé quatre vénements dans quatre lieux différents à Montpellier en lien avec la nourriture et la culture ( littérature, fanzine, arts visuels ).
Dans quel cadre a été créé Fleurissent Les Antennes ?
» Fleurissent les antennes, c’est mon troisième ou quatrième fanzine BD. Pour celui-ci, j’ai eu envie de sortir un peu de ce que je savais faire. L’histoire est un peu plus longue que ce que j’avais expérimenté jusque là mais c’est surtout sur la forme que j’avais envie de me dépasser. Mes premiers fanzines, je ne les avais ni imprimés ni reliés moi-même et c’était des formats A5 assez simples. Là j’avais découvert peu avant dans la librairie où je travaillais ce système de jaquette qui se déplie en affiche. J’ai eu envie de tester ça sur ce projet, en plus d’autres techniques que je ne connaissais pas : faire un dos carré avec rainures, une tranche où il y aurait le titre, une reliure copte ( abandonnée pour la réédition du fanzine ), de la bichromie, etc. Ça revient un peu à ce qu’on disait plus tôt, ce livre c’était surtout apprendre plein de choses ! On a d’ailleurs pu gérer l’impression nous-mêmes parce que notre imprimeur nous a tout appris et beaucoup aidé, c’est grâce à ça qu’on sait maintenant se servir d’une machine Riso. En tout cas c’était notre premier gros projet, imprimé à autant d’exemplaires, et je pense que ça nous a donné confiance pour faire d’autres projets ambitieux, que ce soit des livres ou autres.
N’oubliez-pas de déplier la jaquette, y’ a des surprises cachées !