Il y a fort longtemps… Un Fanzine par Mois distribuait Flirtzine, un adorable petit livre dans lequel on pouvait notamment déjà retrouver la participation de Margot Criseo. A la fin de l ’année dernière, sur la table d’un festival, nous découvrions une nouvelle fois son travail. De là , il ne nous restait plus qu’ à former le chemin allant de cette table jusqu’ à vos mains…
Pourrais-tu te présenter ?
D’où tu viens, ton parcours,
ce que tu fais de ton quotidien…
Je viens de banlieue, proche de Paris. Pour mes études en design graphique, je me suis essayé à la vie parisienne. Je l’ai fuie aussi vite que l’éclair pour continuer aux beaux-arts de Toulouse, toujours en graphisme. J’ai maintenant un atelier partagé avec mon collectif ( mmm collectif ) et d’autres graphistes-illustratrices ; au quotidien, à part le travail, j’arpente la ville à vélo, je passe des heures au marché le dimanche, je guette le soleil en permanence. Paris me manque souvent, quand je rentre je dis « j’aime tellement Paris », ça dure approximativement 36 heures et après je veux rentrer à Toulouse.
C’est quoi tes projets du moment ? Et tes projets passés dont
tu voudrais parler ?
Avec mmm, on termine un projet de signalétique pour une école primaire, qui allait de paire avec des ateliers. C’est un format qu’on aime beaucoup. Sortir du bureau, de l’ordi, du quartier, rencontrer d’autres êtres humains pour faire des choses ensemble c’est cool. On essaye de faire vivre un peu cet atelier qu’on a eu juste avant le Covid ; on organise par exemple un petit marché de printemps en mai. C’est l’occasion pour nous de montrer notre espace de travail, de penser des objets éditoriaux / de dessin avec le collectif, de gagner plein d’argent, etc.
À côté, il y a un projet de bande dessinée en cours avec une amie ; un faire-part de naissance ( étonnamment, ce type de commande m’enthousiasme particulièrement ) ; et je fais également partie de l’Atelier Téméraire. Plus sérieusement, j’attends avec impatience que le capitalisme s’effondre pour pouvoir faire tout ça de mes journées bien plus sereinement.
Peux-tu nous raconter l’histoire derrière « Et aujourd’hui, micro histoires. » ?
Depuis 2014, je publie des petites BD autobiographiques sur tumblr ( ici: etaujourdhui.tumblr.com ). C’est une plateforme blog aussi vieille que Facebook qui tombe progressivement dans l’oubli, mais j’espère qu’elle ne disparaîtra pas comme Myspace sinon je serais grave dans la mouise.
Après je vis avec mon temps hein, je joue bien dans l’Instagame aussi ( même si ça me rend complètement dépendante et déprimée, apparemment c’est normal ). En 2019, après avoir terminé les beaux-arts, j’ai décidé de sortir un peu de l’écran et j’ai publié Et aujourd’hui, Il faut aller à l’école. Il compilait des petites BD et dessins de cinq années de scolarité, entre flemme, angoisse, chouine & gueule de bois. Et aujourd’hui, microhistoires, regroupe quant à lui des mini-récits du quotidien, publiés sur tumblr entre 2018 et 2021. La microhistoire est un courant d’histoire des années 70, sur laquelle j’avais travaillé pour mon mémoire. Je me retrouve dans cette terminaison ( et pas seulement parce que je fais 1m58 ).
Qu’est-ce qui te pousse à toujours poursuivre l’auto publication ?
De manière générale, j’arrive à trouver une forme d’organisation dans ma désorganisation, l’auto publication est ainsi ce qui correspond le mieux à mon rythme de vie / travail. J’essaie de trouver diverses formes d’équilibre entre les différents objets et le temps que je passe dessus. Ce qui me tient surtout à cœur c’est qu’il y ait des formats plus accessibles et du prix libre.
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui s’apprête à lire « Et aujourd’hui, micro histoires. » ?
Ça peut se grignoter avant de dormir ( ou une fin de dimanche quand on veut procrastiner avant le lundi ).