Un Fanzine par Mois — rencontre & raconte :

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Clac!

Tous les mois, nous accompagnons le fanzine que nous distribuons d’un article : vous le savez, vous êtes en train de le lire. Cela dit, ce mois-ci, nous voudrions attirer vos regards sur une ligne de nos crédits. Chaque mois elle est là, mais l’avez-vous vue ? Sous le terme « Impression », vous pouvez lire « Fidèle éditions ». Si vous êtes abonné.e de longue date, vous savez que Fidèle, c’est aussi une structure éditoriale dirigée par Vincent Longhi. Il y a quelques mois, nous avions d’ailleurs distribué un de leurs ouvrages, Citéruine de Jérôme Dubois (réédité intégralement aux éditions Matière en août dernier). Mais ce n’est ni de Jérôme ni de Vincent dont nous voulions aujourd’hui vous parler, c’est de Mari. Mari, c’est la personne qui se cache derrière le crédit « Fidèle éditions ». Tous les mois, elle imprime avec soin et minutie ce petit article qui, nous l’espérons, fait aussi le cachet de notre proposition. Naturellement, en apprenant qu’elle avait réalisé un fanzine avec Félix, son amoureux, nous nous sommes montrés curieux. L’amour produit toutes sortes de progénitures et toutes ne se diffusent pas… Mais nous avons de la chance car Clac !, lui, peut s’envoyer par courrier.

Pouvez-vous
vous présenter ?
Vos parcours,
ce que vous
faites aujourd’hui ?

Mari : Après un DMA fresque et mosaïque et un stage de terrazzo à Venise, j’ai intégré la section Communication Design à la Glasgow School of Art, en me spécialisant en illustration.
Après quoi j’ai rejoint l’équipe de RISOTTO studio, toujours à Glasgow, en tant que technicienne/imprimeuse riso. J’avais eu l’occasion de faire un peu de riso à la GSA, mais aussi beaucoup de sérigraphie, et de la presse typo. Je suis restée deux ans et demie chez RISOTTO et me suis formée à la riso, en gérant la partie prestation.
L’Écosse c’était vraiment trop chouette, mais le manque de soleil se faisait sentir et j’ai rencontré Vincent de Fidèle éditions dont j’aimais beaucoup le travail à l’ELCAF puis à Magical Riso, on a bavardé autour d’une bière et me voici à présent imprimeuse riso chez Fidèle à Paris depuis bientôt deux ans.
Hello, moi c’est Félix Ingé son de tous les jours mais mon vrai moyen d’expression, c’est la photo ! ( Même si le son et l’image se complètent assez bien finalement ). Je photographie principalement la rue et les créatures qui la peuplent. Je travaille à l’argentique en noir & blanc car ça me permet de contrôler le process et de tout faire manuellement sans passer par un ordi, on en parlera plus bas !

Mari je sais que tu fais
partie de Riso Sur Mer,
est-ce que tu veux
en parler un peu ?

Riso sur Mer est composé de Joséphine Ohl, Margaux Bigou, Elise Rigollet, Inés Gradot et moi-même. Le groupe s’est formé au cours de diverses rencontres lors de nos études mais aussi durant des stages chez RISOTTO. Notre intérêt pour la riso et notre envie de participer à des festivals ensemble nous ont poussées à créer le collectif. Nous le voyons comme un tremplin pour soutenir le travail individuel des unes et des autres mais aussi pour réaliser des collaborations et organiser des résidences – à ce jour nous avons imprimé 5 projets collectifs : Rivages ( 2020 ), Méridiens ( 2019 ), Exercise Book ( 2019 – en collaboration avec un autre ami, Musheto Fernandez ), Mirages ( 2018 ) et un jeu de 7 familles. Nous travaillons actuellement sur notre prochain projet qui devrait sortir au printemps. On imprime dans différents lieux selon les projets : Margaux & Élise ont une riso à Paris, j’en ai une au Pays Basque et lorsque l’on veut des couleurs plus sexy on imprime chez Fidèle.

Est-ce la première fois
que vous réalisez
un ouvrage ensemble ?
Qu’est-ce qui vous
a donné envie de
le faire pour ce livre
en particulier ?

Félix a construit un labo photo dans sa cave tout début mars, juste à temps ( et par pur hasard ) pour le premier confinement. Cela nous a occupé pendant deux mois, et donné un objectif. On a commencé par des tests : il tirait ses négatifs et je voulais faire du photogramme car j’en avais brièvement fait à Glasgow. On a commencé à mélanger les deux techniques et on a eu envie de rassembler tout cela dans un zine. C’était la première fois que l’on faisait des images/un ouvrage ensemble, et on voudrait en faire une série.

Pouvez-vous nous
parler des techniques utilisées
(de la réalisation à l’impression)
pour réaliser
les illustrations
de Clac ! ?

Clac ! repose principalement sur le tirage argentique. Le principe est assez simple, on expose avec un agrandisseur un papier photosensible, puis on passe celui-ci dans une série de bacs de chimies qui vont révéler et fixer l’image sur le papier. Communément pour le tirage on place un négatif dans le passe vue de l’agrandisseur afin d’agrandir celui-ci sur la surface du papier. Mais la partie magique c’est qu’on peut aussi y mettre ce qu’on veut et ainsi agrandir des pétales de fleurs ou de la paille de fer par exemple pour en tirer des détails abstraits. Une autre intervention possible est au niveau même du papier en y plaçant toutes sortes de choses allant d’une matière à des objets ou encore des liquides. En mixant toutes ces techniques, on a pu obtenir un éventail de rendus et textures vraiment diverses.
Nous avons ensuite tout rassemblé sur une table et créé des compositions que nous avons imprimés en riso, essentiellement en bichromie.

Pouvez-vous nous expliquer
vos rôles respectifs
pour ce fanzine ?

L’ensemble du procédé de création s’est surtout fait à deux dans l’élaboration de Clac ! La technique du tirage permet des interventions diverses à différents niveaux, il nous était donc possible de travailler à 4 mains sur la plupart des pièces. Même s’il nous arrivait d’en faire certains de notre côté sur lesquels on pouvait revenir plus tard en y ajoutant certaines modifications ou des éléments, en rebondissant sur les trouvailles de l’un ou de l’autre.

Il semble que vous vous êtes
attachés à travailler les textures
et les compositions, mais
pouvez-vous expliciter votre
geste créatif et évoquer
les désirs derrière Clac ! ?

Nous aimons tous les deux travailler sur les textures, Félix en photo et moi en riso et en sérigraphie.
Il avait une série de négatifs de gros plans abstraits qui nous plaisaient et que l’on utilisait pour les fonds au début, et en plaçant les divers objets dans l’agrandisseur le résultat obtenu était généralement abstrait, ce qui ressortait le plus c’était le jeu de matières et de lumières. Jouer avec les temps d’exposition et les aspects un peu techniques du processus nous amusait, et on voulait créer des images qui intriguaient, dont on n’arriverait pas forcément à comprendre l’origine.
Pour l’impression on a voulu mettre les textures en valeur en choisissant des couleurs sobres et en explorant les subtilités qu’offrent la bichromie. On voulait que le fanzine séduise pour les photos qu’il contient et non pour l’artifice/ le côté tendance de la riso ( le fameux « c’est imprimé en riso donc c’est cool »).

Qu’est-ce qui se cache
derrière le titre
du fanzine ?

Pour définir le temps d’exposition du papier on utilise un minuteur mécanique que tu peux régler de 1s à 60s. Quand le temps de pose est atteint il coupe l’alimentation avec un gros son mécanique qui fait CLAC ! D’où ce nom !

Que diriez-vous à quelqu’un
qui recevrait un Clac !
dans les mains ?

« Qu’est-ce que tu y vois ? »
L’ensemble du fanzine étant assez abstrait, c’est cool de se dire que chacun pourra y voir ce qu’il veut en fonction de sa sensibilité. L’idée d’un échange entre le lecteur et le fanzine nous rend heureux ! On aurait voulu pouvoir faire un lancement pour montrer les originaux mais ce sera pour le numéro 2 !

rédigé par ☞ Yann Quelennec

( Parfois indisponible dsl. )