« Ballotée par les flots, un cylindre.
La forme géométrique tranche
les ondes rythmées de l’eau. Fragile
et brutale dans ce paysage, la citerne questionne. Est-elle vide ou pleine ?
Où sont ses voiles ? A-t-elle un cap ?
Elle serait bien en peine de nous répondre… dans ses souvenirs cependant, des images se forment. »

L = Léna Besse
M = Merlin Andreae

M — C’est Léna qui a lancé le truc aux Arts Déco.
L — Oui, j’avais besoin de faire des projets collectifs… on nous demandait tellement de travailler sur « notre pratique » individuelle que le collectif était un peu perçu comme une perte de temps… J’étais pas d’accord avec ça !
M — Moi le collectif, ça me fait flipper, mais je me bats contre moi-même ! C’est important de pas être tout seul…
L — Merlin apporte sa « touche graphiste » il écrit avec son style très romanesque aussi !
M — Léna c’est la cheffe des modes d’impression… les couches, les encres, les couleurs c’est son truc !
L — Ensemble, on essaye de faire des livres précieux, sensibles et surtout, avec des gens qu’on aime bien !

« A force de dérives, on a vu cette belle équipée se Jeter à l’Eau, dans le grand monde, puis manifester leurs angoisses : Tristes et Perdus, tels étaient leurs sentiments face au réel, jalonné d’autoroutes brutales vers des vies que l’on vend comme « normales ».
La tête sous l’eau et le cœur aux abois, deux mousses à bord d’une coque
de noix. Fatigué·es des lumières vives des grands ports, il y avait cette certitude : d’autres voies existent ! »

L — On a lancé l’appel pour les Phares Invisibles juste avant le confinement. On voulait introduire un peu plus de narration dans l’univers fanzinesque…
M — Un peu plus de politique aussi…
L — Oui… plus de questionnements, de complexité, tout ça !
M — C’était un cahier des charges ambitieux : un livre, un thème, deux auteur·ices, deux histoires croisées, deux couleurs… C’était la première fois qu’on se positionnait en tant qu’éditeur !
L — On a attendu un peu qu’un duo réponde à l’appel… Tris et Louis sont alors apparus avec une envie de projet et plein d’énergie.

« Au loin, terre en vue : Les Unicités*, nouvelle escale de la Citerne flottante. »

M — Tris & Louis ont bûché dur pour monter ce scénario à deux entrées, nous proposant deux points de vue orientés sur le sujet élargi du logement.
L — On imaginait des histoires courtes, du genre une case par planche… là, ils nous régalent avec un gaufrier de pas moins de six cases chacun par planche ! Bravo à eux.
M — Nous sommes très contents d’avoir accompagné ce projet ! C’est un premier pas vers notre objectif de proposer des livres précieux avec des contenus riches, tout en restant accessibles à toutes et tous !

« La croisière de la Citerne continue
au rythme capricieux des flots.
Parfois le vent souffle, parfois
il ne souffle pas. Cela dit, la quête
des Phares Invisibles se poursuit. Auront-ils des formes semblables
aux Unicités ? Nous ne saurions décrire l’inconnu… en attendant l’énergie
et les bras manquant, nous colportons nos récits sur les festivals environnant. »

« A toi qui t’apprête à entrer dans
Les Unicités :

Attention ! Ce livre contient deux histoires – l’une en violet, l’autre en bleu – dont il t’appartient de choisir le sens de lecture : d’abord l’une et ensuite l’autre ou alors le tout simultanément… Ce cheminement est tient, avec les surprises et les richesses qu’il te réserve.

Merci à toi.

Tu t’apprêtes à découvrir le précieux co-travail de deux auteurs talentueux, tant par leurs dessins que par leurs écritures, qui ont passé plus d’un anà forger ces récits imbriqués ! Sans trop en dévoiler : Louis Pelosse plongeavec panache dans le monde sombreet interstitielle d’un militantisme tiraillé, tandis que Tris Kotro allège l’atmosphère en enchainant les situations burlesques, mais incisives, d’un personnage balloté par la vie… le tout dans un doublerécit d’anticipation à deux entrées,qui s’équilibrent et se répondent !Bonne lecture ! »